02 - Coup de coeur , un poète, René Guy Cadou...
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Coup de cœur |
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René Guy Cadou poète français, né le 15 février 1920 à Sainte-Reine-de-Bretagne en Loire-Atlantique (alors Loire-Inférieure) et décédé le 20 mars 1951 à Louisfert également en Loire-Atlantique.
« Je ne ferai jamais que quelques pas sur cette terre. » |
Le lire, l’écouter… |
Un disque de poêmes de René Guy Cadou dits par Alain Moreau est paru en 1981, avec la volonté de respecter ce que disait le poète : "Les poêmes ne devraient jamais être dits que par leurs auteurs ou par d'autres poètes, un peu comme une liturgie. Les acteurs ont le tort de trop déclamer. Leurs effets de voix, visent plus à leur apporter le succès qu'à servir la gloire ou la mémoire du poète.".
Daniel Gélin avait également dit quelques poêmes de Cadou (disque Adès)
Gilles SERVAT a également chanté Cadou.
GILLES SERVAT : Cadou est un tel poète, qu'en le côtoyant on se sent porté, naturellement, au meilleur. Cependant, malgré cette assurance de dépassement personnel, la question se pose à chaque fois : comment joindre une expression musicale ou plastique à celle de Cadou ? Où trouver place, dans ces poèmes où rien ne manque, où rien n'est en trop ?
Paradoxalement, cette place est vaste, voire illimitée, si, délaissant la paraphrase, nous nous situons dans le non-dit. […] C'est dans ce champ qu'éclosent les photos de Christian Renaut. Il n'a pas souhaité l'illustration plate, bête, inutile. Il s'est posé hors de l'anecdote, avec ses noirs et blancs gros eux-mêmes d'une immense part de non-dit, ou plutôt, pour des photos, de non exprimé.
Ainsi, nous avons, incrusté dans l'or des poèmes de Cadou, d'autres poèmes, visuels, imbrication de non-dit et de non-dit, de fenêtres ouvertes sur d'autres fenêtres, de rêve dans le rêve, que, seul, un photographe inspiré, capable de situer dans l'éternité un voile de dentelle ou un reflet sur une main, pouvait réaliser. Car, pour côtoyer Cadou, il faut savoir trouver la beauté dans le simple et l'éternel dans l'éphémère …
http://jacbayle.perso.neuf.fr/livres/Iroise/Cadou.html
La poésie de Cadou a une rythmique, une musique des mots, un rappel de rimes ou d’assonances qui permet naturellement un travail de mise en musique. Dans la poésie contemporaine, on peut dire qu’il n’y a qu’un seul auteur dont la parole se chante spontanément, qui ait poussé des auteurs compositeurs interprètes célèbres à écrire de la musique sur ses vers, c’est Louis Aragon. Cadou a suscité un engouement identique de la part de chanteurs poètes, les uns connus comme Gilles Servat ou Jacques Douai, d’autres qui n’ont pas fait ou n’ont pas pu faire de la chanson un métier et qui sont moins ou pas du tout connus. Parmi les interprètes de René Guy Cadou, on peut citer : Gilles Servat, Julos Beaucarne, Môrice Bénin, Martine Caplanne, Marc Robine, Jacques Douai, Eric Hollande, Robert Duguet, Michèle Bernard, Manu Lann Huel, Véronique Vella, Colombe Frézin, Gaël Macho … Sans doute d’autres voix ne nous sont pas parvenues. La plus récente réalisation signalée sur le web : un double CD paru à l'automne 2008 et intitulé "Entre parenthèses", qui regroupe 31 poèmes mis en musique, arrangés et chantés par le poète et compositeur Paul Dirmeikis.
Le travail de mise en musique des textes de Cadou requiert une grande exigence. Nous sommes d’accord avec Paul Dirmeikis lorsqu’il écrit sur le site de présentation de son projet musical : « La tâche est ardue : mettre en musique la poésie de quelqu'un d'autre demande d'être en symbiose avec l'auteur, exige de l'humilité, ainsi qu'une certaine volonté d'abandonner ses propres "tics", son propre style afin de servir au mieux le texte, sa métrique, ses couleurs, ses élans. »
http://fr.wikipedia.org/wiki/René-Guy_Cadou
Les fusillés de Châteaubriant
Pleine poitrine
René Guy Cadou
Ils sont appuyés contre le ciel
Ils sont une trentaine appuyés contre le ciel,
Avec toute la vie derrière eux
Ils sont pleins d’étonnement pour leur épaule
Qui est un monument d’amour
Ils n’ont pas de recommandation à se faire
Parce qu’ils ne se quitteront jamais plus
L’un d’eux pense à un petit village
Où il allait à l’école
Un autre est assis à sa table
Et ses amis tiennent ses mains
Ils ne sont déjà plus du pays dont ils rêvent
Ils sont bien au dessus de ces hommes
Qui les regardent mourir
Il y a entre eux la différence du martyre
Parce que le vent est passé là où ils chantent
Et leur seul regret est que ceux
Qui vont les tuer n’entendent pas
Le bruit énorme des paroles
Ils sont exacts au rendez-vous
Ils sont même en avance sur les autres
Pourtant ils disent qu’ils ne sont plus des apôtres
Et que tout est simple
Et que la mort surtout est une chose simple
Puisque toute liberté se survit.
Le 20 octobre 1941 à 7h45, le jeune franc-tireur Gilbert Brustlein tue de deux coups de feu dans le dos le militaire le plus gradé de la Wehrmacht à Nantes, le Feldkommandant Karl Hotz. Le 22 octobre 1941, vingt-sept patriotes sont fusillés à deux kilomètres de Châteaubriant, dans la carrière de la Sablière.
Ils faisaient partie des nombreux détenus du camp de Choisel. L'occupant espère affaiblir la Résistance par cette exécution barbare.
Le poème de Cadou (1920-1951) célèbre cet événement et s'inscrit dans le registre lyrique.
Sur ses traces… |
Le film de Jacques BERTIN,
http://velen.perso.libertysurf.fr/bertin/cadou.htmhttp://velen.perso.libertysurf.fr/bertin/cadou.htm